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Le Peso argentin et la livre turque baissent, le zloty polonais résiste

Le Peso argentin et la livre turque baissent, le zloty polonais résiste




 Toutes les devises exotiques ne sont pas logées à la même enseigne. Là où le peso argentin et la livre turque souffrent de risques politiques et économiques, le zloty polonais se distingue par sa stabilité. Nos perspectives à 3 et 12 mois.

Le marché attentif à l’évolution de la livre turque

Nombre de pays émergents traversent, on le sait, une crise de change initiée par l’amorce du tapering américain et aggravée par des fondamentaux économiques peu réjouissants. C’est notamment le cas de l’Argentine et de la Turquie. Celle-ci, sous l’autorité du Premier Ministre Erdogan, rogne sur l’indépendance de la Banque centrale, fortement encouragée à augmenter ses taux directeurs au début de l’année pour soutenir la livre turque, explique Christopher Dembik, analyste financier chez Saxo Banque. Les effets néfastes de cette mesure sur la croissance incite maintenant Erdogan à changer de tactique pour réduire les taux au détriment de la devise. Ainsi, le risque principal assocé à la Turquie et à sa monnaie s’avère politique, suivi de près par le risque économique et financier dans un contexte de ralentissement de la croissance attendu en 2014 – 2 %, un chiffre faible pour un pays émergent – et d’inflation galopante. Le spécialiste de Saxo Banque mise donc sur une stabilisation à court terme de la livre, puis sur une poursuite de la dépréciation, jusqu’au niveau de 2,30 pour la paire USD/TRY à horizon 3-6 mois et de 2,35 à horizon 12 mois. Si le marché reste attentif, il ne faut donc guère s’attendre à des mouvements d’une ampleur telle qu’observée en janvier.

Défiance à l’égard du peso argentin

L’Argentine présente des fondamentaux aussi voire plus mauvais encore que la Turquie : croissance faible, inflation incontrôlable, endettement. Le pays de Cristina Kirchner, face à cette situation et à la réduction drastique et vaine de ses réserves de change en vue de soutenir le peso, a été contraint de laisser ce dernier suivre le chemin de la dépréciation : 19 % en janvier. Et les perspectives ne valent pas mieux selon Christopher Dembik : “le peso souffrira durablement de la conjugaison du risque économique, du risque financier, le marché noir des devises argentin étant le deuxième plus important en Amérique latine après celui du Venezuela, et du risque politique illustré par la politique d’expropriations des entreprises étrangères, le contrôle de la Banque centrale et celui sur le change”. Si la récente dévaluation a ramené un peu de calme sur le marché, Christopher Dembik estime que la tendance reste clairement à la dépréciation : “le cours de 8 pour la paire USD/ARS pourrait être conservé durant quelques mois, mais le niveau de 10 devrait être atteint d’ici 12 mois”.

La remarquable stabilité du zloty polonais

Face à ces deux pays émergents en graves difficultés, la Pologne fait figure d’eldorado. Ancré dans une tendance très stable depuis une dizaine d’annés, le zloty apparaît, pour Christopher Dembik, comme la devise la plus solide d’Europe de l’Est. La Pologne a traversé la crise financière puis économique avec plus d’aisance que ses voisins européens et a le bon goût de laisser sa Banque centrale faire son travail. Celle-ci remplit efficacement ses objectifs, notamment celui de la lutte contre l’inflation, maintenue sous la barre des 2 %. En outre, le pays semble à l’abri d’une crise de la dette, rappelle l’analyse de Saxo Banque, grâce à une Constitution stipulant un taux d’endettement maximal de 60 % du PIB. Les investisseurs doivent néanmoins garder à l’esprit les risques d’ordre économique, de par un ralentissement de la croissance constaté depuis plusieurs mois et un taux de chômage encore élevé (10 % selon Eurostat, mais probablement 14 % en réalité), et d’ordre politique, du fait de la proximité de l’Ukraine. Christopher Dembik considère que si cette grande stabilité du zloty autour de 4,30 pour la paire EUR/PLN réduit les possibilités d’investissement pour les prochains mois, des opportunités de trading intraday peuvent toujours se présenter.

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Nadège Bénard

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